1/ L’éblouissement de la couleur

Matisse fait partie des artistes du début du 20ᵉ siècle ayant fait le choix principal de la couleur.

Combien de couleurs sont utilisées pour peindre son visage ? Lesquelles ?

Il y a du vert, du rouge, du jaune, pas vraiment les couleurs d’un visage.

As-tu vu une personne de cette couleur-là ? As-tu l’impression que la dame est contente ? Triste ? Malade ?

Qu’est-ce qui te semble le plus imposant dans ce tableau ?

Le violet du chapeau et le rouge des cheveux contrastent avec la couleur du visage et les couleurs pastel du fond. Ces couleurs rendent le chapeau très imposant.  Ce qui intéresse Matisse, ce sont avant tout les oppositions de nuances de couleurs.

La femme au chapeau, 1905

Ce portrait de la femme de Matisse a été critiqué lorsqu’il a été exposé au Salon d’Automne en 1905. Les couleurs sont criardes, mises côté à côte mais pas mélangées. Elles surgissent comme un animal enragé. Les couleurs sont souvent déposées à même la toile, sans ligne d’horizon. Elles s’opposent et se complètent, tout en s'emparant des formes. 

Les toiles de Matisse jouent davantage sur les sensations que sur les correspondances avec la réalité. 

Le critique d’art Louis Vauxcelles dira que les tableaux exposés, dont celui de Matisse, sont fait par des « fauves » tant ils manifestent un goût pour les couleurs aux tons purs et brillants.
 

Matisse s’inspire aussi de ses voyages.

Regarde ce tableau, Qu'observes-tu par la fenêtre ouverte ? Où se trouve-t-on d'après toi ?

Pour peindre ce paysage, Matisse utilise des formes simplifiées et des couleurs pures. Le bleu est dominant, il s'oppose au blanc et à l'ocre des bâtiments et du sable et procure une sensation de repos et de fraîcheur sous le soleil de Tanger.

La fenêtre à Tanger, 1911-1912

Où se trouve-t-on ? Qui est et que fait le personnage du tableau ? Quelle couleur domine le tableau ? Quelle couleur s'oppose à elle ?

La fenêtre permet de voir la végétation, une femme qui dresse une table rouge devant un mur rouge… On se sent 

envahi par la couleur rouge.

La desserte rouge, 1908

Essaie de suivre le bord de la table des yeux.

Elle semble se prolonger dans le mur avec son décor unitaire et stylisé.

La perspective n'est guère respectée : la table semble être regardée de plusieurs points de vue, bien que ses limites soient établies par le rebord de la fenêtre et la chaise de gauche.  

La peinture est déposée en aplats de couleurs, il n’y a pas de dégradé. Le paysage vu par la fenêtre parait tellement plat qu’on ne sait plus s’il s’agit d’une fenêtre ou d’un tableau.

Le dessin est parfois nettement simplifié, en particulier pour le visage et les mains du personnage ainsi que les arbres visibles par la fenêtre.

En dépit d'un certaine mélancolie qui semble planer sur la scène, en raison de la position du personnage et de son attitude préoccupée, la couleur rouge dominante donne à cet intérieur une atmosphère chaleureuse qui s'oppose aux couleurs plus froides de l'extérieur.

2/ Des formes qui ont du sens 

Les formes sont rondes et amples, immenses…

Que vois-tu ? Quels objets reconnais-tu ?

La femme habillée en bleu est-elle assise ou debout ?

Ses jambes sont si grandes qu’on ne sait plus.

Combien distingues-tu de couleurs dans ce tableau ? Observe ces 2 femmes : elles ont plusieurs points communs, trouveras-tu lesquels ?

Les bras droits des deux figures sont dans la même pose ; le bras gauche d'une figure est parallèle à la jambe droite de

La musique, 1939

l'autre femme ; et les coiffures et  les traits du visage des deux femmes sont similaires.

La Musique d'Henri Matisse représente deux femmes assises dans des poses complémentaires soulignant la capacité du peintre à orchestrer à la fois des motifs très ornementaux et des pigments vifs, tout réussissant à maintenir équilibre et simplicité.

Rien n’arrête Matisse, quand il est malade et ne peut plus peindre, il trouve une nouvelle technique : les papiers découpés.

Dans de grandes feuilles enduites de gouache, il taille des morceaux de couleurs puis les assemble sur un fond blanc. Désormais, la couleur est forme, contour, surface, densité, profondeur et mouvement. On assiste à l’art de Matisse dans sa plus simple expression, l’association de la forme et de la couleur.

Le cheval, l’écuyère et le clown, 1947

Combien comptes-tu de personnages dans cette oeuvre ? Combien de couleurs ? Qu'est-ce qui peut d'après toi représenter l'écuyère mentionnée dans le titre du tableau ? Et le clown ?

L’écuyère est évoquée par sa jupe qui s’étale sur le dos du cheval, le clown par son costume vert, noir et jaune. La lanière jaune est celle du fouet de M. Loyal.

Que représente cette œuvre ?

Un ovale pour la tête, une demi-lune pour un sein. De grandes pétales pour les bras et les jambes et voici une grande femme nue.

 Quelle technique a utilisé Matisse selon toi ?

Combien de découpage a-t'il réalisé pour représenter le corps de cette femme ?

L’œuvre n’a pas besoin de détails car pour Matisse la féminité qui se dégage de son découpage suffit. Il s’inspire ici des sculptures africaines qui avaient les traits stylisés pour donner l’essentiel de l’œuvre et laisser notre intellect imaginer le reste : les détails de ce corps qui grâce à la force de la couleur nous sont donnés d’imaginer.

Nu bleu II, 1952

Ce bleu utilisé par Matisse est, à la manière de Cézanne, employé pour donner du volume à la silhouette et de la profondeur à la scène. Les contours de cette femme ne sont pas dessinés, c’est le fond blanc qui les souligne. Les articulations, préoccupation centrale de l’artiste, sont signifiées par les espaces « vides » entre les morceaux de papier collés.

Essaie de reproduire la pose de cette femme.

 La position de son nu n’est pas une coïncidence, son corps utilise pleinement la toile en optimisant les « vides ». Par la composition il dynamise ce qui est figé, ce Nu Bleu semble être en mouvement, notre imagination perçoit la scène. Matisse laisse notre imagination animer cette femme et détailler son corps.